La décision 6-3 de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Securities and Exchange Commission contre Jarkesy, et al. restreint considérablement les pouvoirs d’exécution de la SEC en statuant que le jugement administratif de l’agence sur les affaires de fraude en valeurs mobilières demandant des sanctions civiles viole le droit du septième amendement à un procès avec jury.
Cette décision historique porte un coup dur à la capacité de la SEC à engager des actions coercitives dans son propre forum administratif plutôt que devant un tribunal fédéral. Elle pourrait également porter un coup dur à d’autres agences qui s’appuient sur des forums administratifs internes.
L’affaire fait suite à une action en justice de la SEC contre George Jarkesy et sa société Patriot28, LLC. La SEC a allégué que Jarkesy et Patriot28 se sont livrés à des activités frauduleuses, notamment en dénaturant les stratégies d’investissement, en mentant sur l’identité de l’auditeur et du courtier principal de Patriot28 et en gonflant la valeur des fonds de Patriot28 pour percevoir des frais de gestion plus élevés. S’appuyant sur l’autorité accordée par la loi Dodd-Frank, la SEC a choisi de trancher l’affaire en interne, ce qui a entraîné, entre autres sanctions, une amende civile de 300 000 dollars.
L’extension des pouvoirs de contrôle administratif de la SEC par la loi Dodd-Frank a constitué un changement important par rapport à la pratique antérieure de l’agence. Historiquement, la SEC ne pouvait imposer des sanctions civiles que par le biais d’actions en justice fédérales, où les accusés avaient droit à un procès avec jury. En permettant à la SEC d’imposer ces sanctions en interne, sans jury, le Congrès a accordé à l’agence un nouvel outil puissant pour contrôler la fraude en valeurs mobilières.
La Cour a également souligné que la SEC cherchait à obtenir des sanctions civiles, un recours juridique traditionnel apparenté aux dommages-intérêts punitifs. La Cour a expliqué que les sanctions civiles sont conçues pour punir et dissuader les mauvaises conduites, et non pour indemniser les victimes ou rétablir le statu quo, les plaçant ainsi du côté juridique de la division entre le droit et l’équité. Et parce que les sanctions civiles étaient « un type de recours en common law qui ne pouvait être appliqué que devant les tribunaux », la Cour a conclu que l’action de la SEC impliquait le droit à un procès avec jury du septième amendement.
Soulignant que « le Congrès ne peut pas ignorer le septième amendement en exigeant que les réclamations juridiques traditionnelles soient portées devant un tribunal administratif », la Cour a maintenu fermement la ligne entre les droits privés nécessitant un procès avec jury et les véritables droits publics soumis au jugement de l’agence.
Dans le même temps, l’avis de la Cour laisse en suspens plusieurs questions clés. La Cour n’a pas défini les contours précis des mesures d’application de la loi qui nécessiteront à l’avenir un procès devant jury, et la doctrine des « droits du public » reste obscure. Id. à la p. 12 (notant que la doctrine des droits du public implique « des distinctions souvent obscures et des précédents déroutants ») (citation interne omise). La décision n’a pas non plus d’impact sur la capacité de la SEC à exercer d’autres recours administratifs, tels que des ordonnances de cessation et d’abstention ou des exclusions du secteur des valeurs mobilières. Cependant, la perte du puissant outil des sanctions civiles dans son forum interne constitue toujours un coup dur pour l’agence.
De manière plus générale, cette décision pourrait ouvrir la voie à de nouvelles contestations constitutionnelles des procédures d’application des lois par les agences, et pas seulement devant la SEC. De nombreuses agences au-delà de la SEC se sont appuyées sur la doctrine des droits du public pour prononcer des sanctions civiles sans jury, et ces procédures pourraient désormais être attaquées en vertu du septième amendement.
Dans les semaines à venir, nous allons effectuer des recherches et bloguer sur la mesure dans laquelle le raisonnement de l’avis Jarkesy s’applique à d’autres agences fédérales (CFPB, FTC, FCC, agences bancaires fédérales) qui réglementent, supervisent et/ou appliquent les lois fédérales sur les services financiers aux consommateurs contre les banques et autres fournisseurs de services financiers aux consommateurs. En faisant ces recherches, nous déterminerons également si ces autres agences pourraient être vulnérables à l’utilisation des ALJ pour les deux autres motifs suivants sur lesquels le certiorari a été accordé, mais que la Cour suprême n’a pas abordés, à savoir :
1. Les dispositions statutaires qui autorisent la SEC à choisir de faire appliquer les lois sur les valeurs mobilières par le biais d’une décision d’agence au lieu d’intenter une action devant un tribunal de district violent-elles la doctrine de la non-délégation ?
2. Si le Congrès a violé l’article II de la Constitution en accordant une protection contre la révocation pour motif valable aux ALJ dans les agences dont les dirigeants ne peuvent être révoqués que par le Président pour motif valable.
En attendant, nous nous attendons à ce que les autres agences fassent preuve de la plus grande prudence dans leur recours aux ALJ.
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