La famille d'Anissa, décédée après avoir été renvoyée des urgences, dénonce une "erreur médicale", une enquête ouverte

Le 29 décembre 2023, Anissa, 24 ans, est décédée au domicile de sa mère après s’être rendue aux urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis. Sa famille témoigne auprès du Parisien ce mercredi 6 mars et dénonce une erreur médicale.

Ouverture d’une enquête

Contacté par Le Parisien, le parquet de Bobigny a annoncé avoir « ouvert une enquête en recherche des causes de la mort à la suite de ce décès ». Dans un communiqué de presse, le centre hospitalier de Saint-Denis dit « s’associer à la douleur de la famille d’Anissa » et la soutenir.

Dans son article, le quotidien retrace la journée de la vingtenaire avant sa disparition. Le matin, la jeune femme, qui souffrait de douleurs thoraciques, s’est d’abord rendue à la polyclinique de la Roseraie (Aubervilliers). Une surinfection des bronches lui ait alors diagnostiqué et elle fini par rentrer aller chez une amie qui vit à Villetaneuse. Ses douleurs reprennent, les pompiers la transportent à l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis. Une fois là-bas, Anissa y reste une partie de la nuit, comme le détaille Le Parisien.

RMC qui s’est aussi entretenu avec la famille défunte précise, ce 4 mars, qu’une l’infirmière aurait donné à Anissa une ordonnance avec un médicament à prendre. La radio indique que la sécurité aurait dû intervenir car Anissa, toujours souffrante, ne voulait pas rentrer chez elle.

Vidéo du jour

Ce soir-là, elle avait d’ailleurs appelé sa soeur, Maïmouna. Au Parisien, celle qui était venue la voir se souvient de l’état difficile dans lequel elle était : « Elle avait chaud puis froid. Elle se plaignait de plein de douleurs en même temps ». Et aurait craché du sang. « Elle disait qu’elle en avait marre, qu’ils ne voulaient rien faire alors qu’elle avait très mal. J’ai demandé à une infirmière ce qui se passait et elle ne m’a pas répondu. Elle a juste essuyé le sang. C’est tout… », regrette Maïmouna. Celle-ci finit par déposer sa soeur chez sa mère, à Aubervilliers. Lieu où elle sera retrouvée morte.

Le corps d’Anissa rendu à sa famille plusieurs semaines après

Auprès du Parisien, la famille d’Anissa se pose des questions sur la prise en charge de l’hôpital. Maïmouna se demande par exemple « pourquoi elle crachait du sang alors que la veille non ? Est-ce qu’ils lui ont donné un médicament et qu’ils se sont trompés ? Et pourquoi ça n’apparaît pas dans le rapport de l’hôpital ? ».

RMC a par ailleurs consulté son rapport d’autopsie et le dossier médical. Le légiste a détecté une cardiomyopathie, une maladie du muscle cardiaque, qui aurait pu être diagnostiquée grâce à des examens complémentaires. Autre fait soulevé par la famille, le corps d’Anissa est resté longtemps, sans raison, à l’institut médico-légal. La jeune femme a été enterrée le 24 janvier au cimetière de La Courneuve.

« On a dû mettre des coups de pression pour le récupérer. On pense qu’ils savaient qu’il y avait eu une erreur médicale, et on se demande s’ils n’ont pas voulu camoufler quelque chose… », soupçonne Aminata, une des soeurs d’Anissa.

Ce week-end du 9 mars 2024, une marche en hommage à Anissa, organisée par la famille, pourrait avoir lieu.

En novembre 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié son sixième bilan annuel des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) qui indiquent que 2 400 EIGS ont été signalés en 2022 à la HAS. Sur ceux-ci, près de la moitié (48%), ont conduit au décès du patient.