Cette ambulance genevoise transporte-t-elle la victime d’une erreur médicale?
AZZURROMATTO/ENRICO GASTALDELLO
Genève, 15 juin
En tant que maman et curatrice d’une jeune fille de 23 ans qui réside au foyer de Clair Bois depuis cinq ans, je remercie la «Tribune» d’avoir publié l’article «Des employés d’une fondation pour handicapés se disent à bout».
Je souhaite réagir spécifiquement à l’augmentation vertigineuse des erreurs médicales. En effet, dans votre article, le directeur général de l’institution, Pierre Coucourde, affirme «qu’aucune hospitalisation n’a eu lieu en lien avec une erreur de ce type». Cela me fait bondir car c’est faux.
Ma fille Célia a subi en février 2022 une grave erreur médicale qui a nécessité un départ en ambulance pour les Urgences des HUG, suivi d’une hospitalisation d’une semaine.
Voici l’histoire en bref: Célia est polyhandicapée et atteinte d’une épilepsie réfractaire aux médicaments qui se traduit par des crises tonico-cloniques. Pour cette épilepsie, elle est traitée depuis de très longues années et dispose de ce que l’on appelle un «médicament d’urgence» à administrer selon un protocole précis en cas de fortes crises.
«Ma fille Célia a subi en février 2022 une grave erreur médicale qui a nécessité un départ en ambulance pour les Urgences des HUG, suivi d’une hospitalisation d’une semaine.»
En février 2022, Célia a fait trois fortes crises réparties sur deux jours consécutifs. L’équipe éducative de l’appartement de Clair Bois lui a donc administré trois fois la dose prescrite en moins de vingt-quatre heures, dépassant ainsi le seuil autorisé.
Suite à cette dernière prise, Célia a fait un malaise, a perdu connaissance, était en détresse respiratoire et a dû être emmenée d’urgence aux HUG. Consécutivement à cette erreur, on soupçonnait un AVC.
Ma fille a dû être hospitalisée pendant une semaine. Elle a subi de nombreux examens invasifs. Les conséquences de cette erreur médicale ont été extrêmement lourdes pour Célia et pour toute la famille. Célia a refusé de s’alimenter pendant plusieurs mois. Elle a perdu beaucoup de poids et nous ne savions pas si elle allait s’en sortir.
Heureusement, elle a une sonde gastrique et c’est grâce à celle-ci qu’elle a pu être alimentée et hydratée pendant cette longue période. Je peux dire sans hésiter qu’elle lui a sauvé la vie.
Anne Mornal
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– Erreur médicale
Courrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 08h33