L’hôpital de Remiremont de nouveau visé par des plaintes

Epinal, le jeudi 10 août 2023 – Un
hôpital des Vosges fait l’objet de douze plaintes en raison de
négligences supposés. La direction de l’hôpital nie toute erreur
médicale.

En juin dernier, un homme a porté
plainte pour homicide involontaire contre l’hôpital de Remiremont
dans les Vosges, deux ans après la mort de sa mère de 82 ans, qui
avait été admise dans l’établissement de santé en juin 2021 pour
des côtes cassées. Il s’agit de la douzième plainte pénale déposée
depuis mai 2022 contre l’hôpital vosgien, qui croule sous les
accusations d’erreurs médicales.

Des décès inexpliqués et un manque cruel
d’informations

Sur les douze plaintes visant
l’établissement, huit le sont pour homicide involontaire, deux pour
blessures involontaires et deux pour « recherche des
causes de la mort ». C’est un certain Jean-Bernard
Roussillon qui a ouvert le bal en mai 2022, en portant plainte
contre l’hôpital suite au décès de son épouse de 59 ans d’une
pancréatite aigüe, qu’il impute à une négligence des équipes
médicales. Depuis, les plaintes n’ont cessé de se succéder et selon
Maître Nancy Risacher, qui représente la plupart des plaignants, de
nouvelles plaintes pourraient être déposées dans les prochains
mois.

Dans la plupart des cas, plus qu’une
erreur médicale stricto sensu, c’est un défaut d’information sur la
mort de leurs proches que les plaignants reprochent à l’hôpital de
Remiremont. Tel est le cas dans la dernière plainte déposée en juin
dernier. Lorsque sa mère est brutalement décédée après un mois
d’hospitalisation, absolument aucune explication n’a été donnée au
plaignant.

A peine une heure avant le décès de la
patiente, « ma maman faisait des bonds, hurlait, mais le
médecin m’avait dit qu’il n’y avait rien de grave, que ma maman
était sur la bonne voie de guérison » se souvient le
plaignant. Il faudra un an pour que l’hôpital l’informe que sa mère
est morte d’un choc septique consécutif à une contamination par E.
Coli. « Je n’avais jamais été informé que ma maman avait
été contaminé par E. Coli » s’indigne le plaignant qui,
face au refus de l’hôpital de Remiremont de lui transmettre le
dossier médical de sa mère, a finalement décidé de porter
plainte.

L’hôpital nie toute erreur médicale

D’autres plaignants relatent des faits
similaires, de proches décédant rapidement sans qu’aucune
explication ne leur soit donné par l’équipe médicale. Deux plaintes
notamment concernent le cas de femmes âgées décédées rapidement
après avoir été hospitalisées pour une fracture du col de fémur.
D’autres plaintes dépassent en revanche le stade du simple manque
d’information.

Une jeune femme de 24 ans accuse ainsi
le personnel médical d’avoir oublié un morceau de placenta dans son
utérus après son accouchement, ce qui a provoqué chez elle un choc
septique. Elle reproche également au personnel de l’hôpital des
lacunes graves de communication, la cause de son choc septique ne
lui ayant été révélée qu’après plusieurs mois.

Pour chacune de ces plaintes, l’hôpital
nie fermement tout manquement ou négligence et estime que les
patients ont été pris en charge « selon les règles de
l’art ». La direction estime que ces plaintes ne sont que
le fruit d’une incompréhension légitime des familles face à des
décès prématurés, qui sont dues à des complications ordinaires et
non à des erreurs médicales.

L’avocat de l’hôpital a d’ailleurs
prévenu que l’établissement réagirait désormais à toute plainte
porté contre lui par une plainte en diffamation. Il indique
également que bien que plusieurs informations judiciaires aient été
ouvertes à la suite de ces plaintes « les représentants du
centre hospitalier et les médecins mis en cause n’ont toujours pas
été entendues ». « S’il y a des enquêtes
pénales, on ira s’expliquer sereinement devant le juge »
conclut-il.

Quentin Haroche