Mère décédée à l’hôpital: sa fille ne désarme pas estimant qu’il y a eu maltraitance

Sur notre insistance auprès du parquet de Grasse, la lettre est arrivée. Comme un couperet. Le 17 février dernier, le dossier de Tita Ficara-Hnzido (notre édition du 17 avril 2020) a été classé sans suite, « pour infraction insuffisamment caractérisée. »

Autrement dit, le décès de cette dame âgée de 78 ans, par septicémie après une opération des viscères à l’hôpital de Cannes, ne serait pas dû à de la maltraitance ni à une erreur médicale. Malgré une plainte pour homicide involontaire. Et en dépit de maltraitance, voire d’erreur médicale dans la prise en charge de la patiente, selon ses proches (voir encadré).

Après deux ans d’attente et de courriers tous azimuts restés sans réponse, c’est à nouveau le coup de massue pour Patricia Ficara, fille de la défunte. D’autant plus que la disparition de son père, François, est venue s’ajouter au drame familial le 20 février dernier. Juste quelques jours après la décision du parquet, même si elle ne leur avait pas encore été notifiée.

Après la mère, la mort du père…

« Il est tombé et s’est fracturé le fémur. Je suis allée moi-même le chercher pour ne pas le laisser transporter à l’hôpital de Cannes, où nous ne voulions plus mettre les pieds, rapporte Patricia Ficara. Malgré cela, il est mort cinq jours après. Mais cela faisait un moment qu’il n’était plus là. Quand on se rendait au cimetière, il nous disait, Je veux rejoindre ma femme… Papa, c’était le dernier pilier de toute la famille, mais la mort de maman l’avait anéanti. »

Pour autant, en la mémoire des défunts et au nom des vivants (deux sœurs, trois enfants), Patricia Ficara ne désarme pas. Avec l’aide nouvelle d’un avocat, Maître Lienhard-Petitot, elle va se porter partie civile afin d’obtenir un procès. Prête à aller jusqu’au bout, par les mots comme par les larmes.

« Depuis le décès brutal de notre mère, dans ces conditions atroces, notre vie s’est arrêtée. On a besoin de dire tout ce que l’on sait à la justice, de raconter tout ce qu’on a vu lorsqu’on était auprès de maman à l’hôpital, et qui hante notre sommeil. Il faut que la vérité éclate « .

« La souffrance de Tita a été ignorée »

Juriste spécialisé dans les dommages corporels, Me Lienhard a été touché par le cas Ficara, à la lecture de notre premier article. A décidé spontanément de défendre la famille Ficara, sans rémunération dans l’immédiat.

« Dans ce dossier, il y a eu un mauvais diagnostic, une mauvaise prise en charge, et les choses n’ont pas été faites dans les règles de l’art, estime l’avocat. La souffrance de la patiente n’a pas été entendue lorsqu’il aurait fallu. Est-ce dû à un problème organisationnel de l’hôpital ou à des responsabilités individuelles, ce sera à la justice de le déterminer. »

La famille évoque aussi des maltraitances

« Les comportements du médecin et du personnel soignant ont entraîné de la maltraitance, il faut que chaque maillon soit entendu, car la douleur de la patiente n’a pas été prise en compte, avec les conséquences que l’on sait… »

Et de conclure: « C’est un dossier lourd, non seulement au regard de ce qu’il s’est passé au moment des faits; mais aussi de point de vue des dommages psychologiques causés sur les autres membres de la famille. »

D’où leur détermination sans doute.

Celle des gens qui n’ont plus rien à perdre…

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