Suède : 33 femmes victimes d’ablations de l’utérus après une erreur médicale

Publié le 23 octobre 2024 à 15h34

33 femmes subissent une ablation de l'utérus après une erreur médicale
33 femmes subissent une ablation de l’utérus après une erreur médicale – ©FG Trade/ iStock

Âgées de 38 à 85 ans, elles avaient été diagnostiquées, à tort, avec des cellules précancéreuses. Ces interventions, réalisées entre 2023 et 2024 à l’hôpital universitaire d’Uppsala, ont eu des conséquences graves et irréversibles.

À l’hôpital universitaire d’Uppsala, les médecins ont observé une hausse inhabituelle de diagnostics liés à des modifications cellulaires précancéreuses dans l’utérus. Ces changements, connus sous le terme de néoplasie intraépithéliale endométriale (EIN), sont souvent considérés comme des signes avant-coureurs d’un cancer de l’utérus. Lorsqu’une telle condition est détectée, il est courant de recommander une hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus, pour prévenir tout risque de cancer. Cependant, après avoir revu les dossiers, l’hôpital a découvert que ces diagnostics étaient incorrects et que les opérations n’étaient pas nécessaires.

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Des opérations aux conséquences irréversibles  

Les 33 patientes ont subi des opérations chirurgicales majeures, qui se sont révélées inutiles. Johan Lugnegård, médecin en chef de l’hôpital, a exprimé des regrets sincères : « L’ablation de l’utérus est une opération sérieuse, avec des conséquences irréversibles. Cela n’aurait jamais dû se produire, et nous présentons nos excuses aux patientes affectées. » Ces interventions, recommandées à tort, ont engendré des souffrances physiques et émotionnelles pour ces femmes qui, dans certains cas, ont également subi le retrait des ovaires, exacerbant ainsi les répercussions sur leur santé.

Un surdiagnostic systématique

L’enquête interne menée par l’hôpital a révélé une rigueur excessive dans l’interprétation des résultats des biopsies. Tommie Olofsson, responsable du laboratoire, a reconnu que les critères de diagnostic appliqués à Uppsala étaient trop stricts par rapport aux pratiques nationales : « Nous avons été trop rigides dans nos évaluations, ce qui a conduit à un surdiagnostic systématique. Cela ne devrait pas se produire, et c’est un défaut de notre contrôle de qualité. »

Cette erreur systématique s’est produite entre 2023 et avril 2024, période pendant laquelle les biopsies ont été analysées avec des critères trop sévères. Heureusement, l’hôpital a déjà revu ses pratiques de diagnostic pour aligner ses critères avec ceux en vigueur dans le reste du pays. 

Réparations et mesures correctives  

L’hôpital a pris des mesures rapides pour réparer ses erreurs. Les femmes concernées ont été contactées et se verront proposer des rendez-vous de suivi ainsi qu’un accompagnement pour obtenir des compensations financières. De plus, un audit interne approfondi est en cours pour vérifier les autres cas similaires. L’hôpital a renforcé ses collaborations avec des pathologistes externes afin d’assurer une évaluation plus précise et uniforme à l’avenir.

L’hôpital prévoit également de déposer une plainte officielle dans le cadre du système suédois Lex Maria, qui permet de signaler les erreurs médicales graves. Une ligne téléphonique spéciale a été mise en place jusqu’au 25 octobre pour répondre aux questions des patientes ou de toute personne concernée par ces erreurs de diagnostic.

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