Victime d’une supposée erreur médicale, il ne veut plus se faire opérer à la Réunion


Victime d'une supposée erreur médicale, il ne veut plus se faire opérer à la Réunion !
Souffrant de douleurs chroniques sur une vaste partie gauche de son corps dès septembre 2009, Idriss Tahaibaly croit à ce moment-là que de l’ostéopathie ou encore de la chiropractie réussiront à l’éloigner de ses tracas. « Quatre crises à en mourir » plus tard, il se résigne à consulter son médecin.

« Il va falloir penser à l’opération » lui dira son médecin traitant devant le diagnostic. Une hernie discale est en effet découverte. Nous sommes en janvier 2010. « Je suis opéré en juin de la même année à l’hôpital de Saint-Pierre. L’opération se passe bien apparemment. On se réveille et on se dit qu’on est content d’être encore là ! » en rigole-t-il. Pas pour longtemps.

« Deux à trois mois après cette opération, je commence à ressentir des douleurs dans le gros orteil du pied droit« . La réponse du chirurgien balaye d’un trait tous les soupçons de raté. Il évoque effectivement « une petite réaction post-opératoire« , tout ce qu’il y a de plus normal raconte Idriss Tahaibaly.

Sans faire l’IRM que pourtant son patient souhaitait vivement pour tirer les choses au clair, « mon docteur me décrète que je n’ai rien« , sans prendre la peine d’aller détecter d’où vient le mal. Il s’agissait d’une visite de contrôle en juillet 2010, un mois après l’opération. « Déjà à ce moment-là, j’étais avec mes doses de morphine« . « Dieu merci, j’ai une femme et des enfants, autrement, j’en aurais fini à ce moment-là » dit-il pour expliquer l’intensité de ses douleurs.

En septembre 2010, alors que les souffrances ne font que décupler, la seule réponse d’un autre chirurgien qui le reçoit à Sainte-Clotilde est celle-là : « vous êtes stressé, vous êtes angoissé ! Il m’a même dit : nous, on ne fait pas de SAV« . Une réplique inacceptable pour l’intéressé qui se sent absolument pas pris au sérieux. Le fardeau continue avant un scanner salutaire passé en janvier 2011.

Comme des brûlures dans le corps

« C’est là qu’on m’a évoqué pour la première fois le terme de « fibrose », c’est une sorte de cicatrice interne » explique Idriss Tahaibaly. En réalité, la fibrose post-opératoire est un risque assez présent, malheureusement. Un petit tour sur des forums internet dédiés finissent par nous en convaincre. C’est la raison pour laquelle la décision d’opération d’hernie discale doit être la réponse ultime, en cas de douleurs insupportables. Une fois l’opération effectuée, une récidive de l’hernie est possible quand ce n’est pas la cicatrice interne, donc la fibrose elle-même qui vient coincer le nerf.

« Ce que l’on m’a proposé au départ, ce sont des infiltrations pour soulager la douleur. Je savais très bien que ça n’allait pas marcher« . La douleur était trop présente. Pour expliquer l’intensité de celle-ci, Idriss parle d’une douleur qui ressemblerait à « une radiation électrique, comme si je recevais une brûlure interne » précise-t-il. Le tableau s’assombrit à cause de la prise de médicaments anti-dépressif ainsi qu’un usage répété de morphine.

Les conséquences de cette complication chirurgicale sont terribles pour l’homme et le père de famille. « J’étais en train de monter une entreprise dans le domaine du bio. J’étais associé dans une entreprise d’où les gens m’ont viré. Je me déplace en béquille. Je ne peux plus avoir de rapport sexuel car ça me fait trop mal. J’ai 48 ans… » dit-il, en laissant parler le silence.

« Je ne vais pas les rater ! »

Il espère aujourd’hui faire toute la lumière sur son opération en elle-même. Par l’intermédiaire d’un personnel médical proche de la scène d’opération ce jour-là, il peut affirmer aujourd’hui que son opération aurait duré 2 heures et demi. « Pourtant, le chirurgien m’a toujours dit que ça s’était passé en 20 minutes« . Ce jour-là, dans le bloc, il y avait deux grands chirurgiens de Saint-Pierre et une interne. « Mais je ne vais pas faire témoigner cette connaissance car elle pourrait avoir des problèmes par la suite par rapport à sa hiérarchie« .  

La prochaine étape est donc judiciaire et médicale, encore. La dernière solution préconisée à ce jour pour faire disparaitre la douleur qui paralyse sa vie est la pose d’une prothèse entre les deux vertèbres d’où s’était déclarée l’hernie discale.

Quant à la riposte donc, « je vais demander à ce que ces médecins soient radiés de la profession. Ensuite, je demanderai des intérêts financiers pour deux ans de vie gâchées. Je suis toujours handicapé des jambes. Je ne vais pas les rater ! » enchaîne-t-il, galvanisé par des prises de contacts d’associations de victimes d’erreurs médicales ou encore de particuliers se trouvant paralysés de la sorte. L’opération d’implantation de prothèse quant à elle se fera sous d’autres cieux, assure-t-il. « Je ne veux plus me faire opérer à la Réunion ! »

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