Conflit de voisinage – Le recours en justice – Conseils

Conflit de voisinage – Le recours en justice – Conseils
Conflit de voisinage – Le recours en justice – Conseils

CONSEILS

Conflit de voisinage

Publié le
10 juin 2024

Si vous avez tout tenté et que rien ne change, il vous reste l’action en justice. Selon le montant des dommages et intérêts demandés et la nature du litige, trois juges peuvent être saisis : le juge civil, le juge pénal ou le juge administratif.

Recourir au juge civil peut vous permettre de faire cesser le trouble que vous subissez et d’obtenir des dommages et intérêts. Le 1er janvier 2020, les tribunaux d’instance et de grande instance ont fusionné pour devenir le tribunal judiciaire (loi n° 2019-222 du 23 mars 2019). Ce dernier est compétent pour tous les conflits de voisinage, quel que soit le montant en jeu. Saisissez celui du lieu où vous subissez votre nuisance. Si le litige concerne un montant qui n’excède pas 5 000 €, la saisine peut se faire par simple requête déposée au greffe, en utilisant le formulaire Cerfa n° 16042*02 (à télécharger sur Service-public.fr). Joignez au document toutes les pièces et les documents utiles à la compréhension de votre affaire. Pour tous les autres litiges, la saisine s’effectue sur assignation par un commissaire de justice (ex-huissier).

Au-delà de 10 000 €, ainsi que pour toute affaire portant sur une somme indéterminée, le recours à un avocat est exigé (sauf pour les requêtes indéterminées ayant pour origine l’exécution d’une obligation dont le montant n’excède pas 10 000 €, par exemple la demande de suppression d’une fenêtre percée sans avoir respecté les distances). En revanche, le recours à un avocat s’avère facultatif, quel que soit le montant du litige, en matière de bornage, de dommages causés aux arbres et clôtures, de distance pour les plantations ou leur élagage, de servitudes, de curage des fossés et canaux pour l’irrigation des propriétés (art. 760 et 761 du Code de procédure civile).

 Bon à savoir  Le constat d’un commissaire de justice (ex-huissier) ou un simple courrier rédigé par un avocat puis envoyé au voisin qui vous cause un trouble suffit quelquefois à mettre un terme aux désagréments que vous subissez.

Consulter d’abord un spécialiste du droit

Dans l’idéal, recueillez un conseil avisé avant d’envisager une action en justice (lire l’encadré). Un avocat ayant l’expérience de ce type de contentieux sera par exemple en mesure d’évaluer si le trouble de voisinage que vous subissez peut être qualifié d’anormal et s’il est opportun d’aller en justice. Le trouble – qu’il soit sonore, visuel, olfactif ou autre – doit excéder un certain seuil de tolérance, et cette appréciation est forcément propre à chacun. Le risque est de se faire piéger par sa subjectivité. Il est important de s’appuyer sur des éléments rationnels et de replacer le trouble dans son contexte, ce que fera le juge. Empêche-t-il la personne qui en est victime de dormir ? Le plaignant envisage-t-il de vendre, tant il est à bout ? Est-il possible de réaliser un aménagement pour le réduire ? L’environnement est-il urbain ? rural ? Au besoin, il convient d’affiner l’analyse en faisant venir sur place un expert, tel qu’un acousticien ou un commissaire de justice. Si tous les signaux sont au vert, il faut encore avoir à l’esprit que la procédure peut durer plusieurs années et qu’elle engendrera un coût certain, notamment en honoraires d’avocat et en frais d’expertise à avancer. Enfin, il y a toujours un risque de ne pas obtenir gain de cause, car le juge détient un pouvoir souverain pour apprécier si le trouble est anormal ou pas.

 Bon à savoir  19 mois, c’est la durée moyenne d’une procédure en justice en matière de conflits de voisinage, contre 8 mois pour les contentieux liés au logement. Ces décisions sont par ailleurs davantage frappées d’appel (jusqu’à 37 %, contre 9 % pour les autres décisions). Ayez aussi en tête que dans 82 % des cas, la décision de première instance est au moins partiellement confirmée. (Source : Infostat justice n° 167, mars 2019.)

En cas d’urgence, le juge des référés

Face à certaines situations, il est parfois indispensable d’obtenir rapidement une décision de justice du tribunal judiciaire. Par exemple, si votre mur mitoyen menace de s’effondrer et que votre voisin refuse d’intervenir. Il faut alors saisir le juge des référés par voie d’assignation. Grâce à la procédure de référé, vous pouvez obtenir une décision rapide de la justice. Elle se déroule oralement, en présence des deux parties. Bien que non obligatoire, le recours à un avocat est vivement recommandé. Le juge des référés rendra une décision sous la forme d’ordonnance. Il peut notamment prescrire un certain nombre de mesures transitoires (par exemple, la pose d’étais pour maintenir le mur, la désignation d’un expert). Notez que l’ordonnance de référé ne règle jamais le fond du litige, mais prévoit seulement des mesures provisoires, suscep­tibles d’être remises en cause par le juge qui statuera ensuite sur le fond et est le seul compétent pour caractériser un trouble anormal de voisinage.

La plainte et le juge pénal

Si les nuisances causées constituent une infraction pénale (tapage diurne ou nocturne, entre autres), il est possible de porter plainte dans n’importe quel commissariat de police ou brigade de gendarmerie, ou en écrivant, de préférence en recommandé, au procureur de la République ou au doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire du lieu de l’infraction. Indiquez vos coordonnées et décrivez les faits, en précisant le lieu de l’infraction, ainsi que les noms et adresses des éventuels témoins. Joignez à votre courrier une copie de toutes les preuves en votre possession. Après avoir étudié votre plainte, le procureur de la République décidera des suites à lui donner (ou de son éventuel classement). Si des poursuites sont engagées et que le tribunal de police se saisit de l’affaire, vous pourrez vous porter partie civile – en écrivant au greffe du tribunal judiciaire ou directement lors de l’audience – afin d’obtenir des dommages et intérêts.

Si vous portez plainte, constituez un dossier solide.

Le tribunal administratif pour les litiges avec l’État

Si vous êtes gêné par le bruit d’une salle des fêtes ou d’un stade municipal, si des travaux sur la voie publique vous causent des nuisances, si un terrain de la ville s’est transformé en décharge sauvage, ou encore si le maire refuse d’exercer son pouvoir de police municipale (on parle de « carence fautive »), vous devez saisir le tribunal administratif. Il en est ainsi dès lors que le litige implique une autorité administrative (le maire, le préfet, etc.). Pour saisir le tribunal administratif, vous rédigez – sauf si votre avocat s’en charge – une requête qui dresse l’inventaire de tous vos arguments. Elle peut être déposée directement au greffe du tribunal administratif, ou bien envoyée par courrier, de préférence avec accusé de réception, afin d’en conserver une preuve. Dans une procédure face à une autorité administrative, la représentation par un avocat est facultative en première instance, sauf si vous souhaitez obtenir une somme d’argent. Elle devient toutefois obligatoire devant la cour administrative d’appel. La procédure étant toujours longue et complexe, mieux vaut être assisté d’un avocat spécialisé. 

Faites jouer votre protection juridique

Une protection juridique est d’ordinaire incluse dans votre assurance habitation, ou vous avez parfois souscrit un contrat spécifique. Contactez votre assureur et consultez les conditions générales de votre contrat pour connaître les plafonds des frais de justice et des honoraires susceptibles d’être pris en charge. Car, si vous êtes couvert, vous bénéficierez de conseils juridiques mais aussi de l’assistance d’un avocat pour défendre vos intérêts en justice, qu’il s’agisse de vous représenter ou d’attaquer un tiers pour le préjudice que vous estimez avoir subi. Vous demeurez libre de choisir votre avocat ou d’opter pour celui proposé par votre assureur. Le contrat d’assurance pourra aussi couvrir les éventuels frais d’expertise et ceux de procédure.

Profitez de conseils avisés et gratuits

Les conseils départementaux d’accès au droit (CDAD) existent dans chaque département. Des avocats, des notaires et des commissaires de justice y tiennent des permanences ouvertes à tous. Ils sont là pour vous informer et vous conseiller sur les différentes façons de résoudre votre problème, voire sur l’opportunité d’engager ou non une procédure judiciaire. Nombre de CDAD disposent d’un site internet comportant la liste des points d’accès au droit dans le département, avec les jours et les horaires des consultations, parfois un numéro d’appel quand les consultations nécessitent un rendez-vous. À défaut, rapprochez-vous de votre mairie. Les barreaux d’avocats de chaque région organisent également des consultations gratuites. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou du tribunal judiciaire le plus proche de chez vous pour connaître les lieux et les horaires des permanences.

Ce propos correspond à vos recherches vous aimerez tout autant ces parutions:

La politique monétaire/Version imprimable.,Fiche de l’éditeur. Disponible à CULTURA.

Technologie/Moteurs thermiques/Moteur Diesel/Recirculation des gaz d’échappement.,Référence litéraire de cet ouvrage.

Livre de cuisine/Tarte au riz.,Référence litéraire de cet ouvrage.

mutualite55.fr vous a reproduit ce post qui parle du sujet « Défense des patients ». Le site mutualite55.fr a pour but de publier plusieurs publications sur le thème Défense des patients développées sur la toile. La chronique est reproduite du mieux possible. Dans le cas où vous envisagez d’apporter des notes sur le thème « Défense des patients », vous êtes libre de prendre contact avec notre équipe. Il y aura plusieurs développements autour du sujet « Défense des patients » à brève échéance, nous vous invitons à naviguer sur notre site internet périodiquement.