« Ils ont gâché ma vie » : paralysée après une erreur médicale, l’hôpital est condamné à lui verser 600.000 euros et une rente à vie

Le 29 février 2024, l’hôpital d’Albi dans le Tarn a été condamné pour erreur médicale par le tribunal administratif de Toulouse. Le 7 mars 2017, une femme de 41 ans, Naïs avait été mal prise en charge aux urgences. Les conséquences sont lourdes. Elle est aujourd’hui hémiplégique.

Le 29 février dernier, l’hôpital d’Albi a été condamné pour une erreur médicale sur une patiente Naïs de 41 ans. Elle a été mal prise en charge après un malaise. Une erreur de diagnostic qui aurait pu lui être fatale. Hémiplégique aujourd’hui, la vie de cette Tarnaise a basculé en mars 2017. 

Naïs est alors ATSEM dans une école albigeoise. Le 7 mars 2017, en plein travail, elle perd connaissance. Les pompiers se déplacent pour la prendre en charge. Sur la fiche secours, il constate des maux de tête, une raideur de la nuque, des crispations de la bouche, des doigts engourdis et une intolérance à la lumière. Les symptômes sont graves. Ils décident de l’amener aux urgences de l’hôpital d’Albi.

Une fois sur place et examinée, elle est invitée à rentrer chez elle avec une simple prescription de Doliprane. 

Son malaise et les symptômes associés étaient suffisamment graves pour justifier un examen complémentaire, mais elle est ressortie de l’hôpital avec une simple ordonnance, sans avoir passé un IRM.

Me Emeline Petitgirard, avocate de Naïs

Mais quelques jours plus tard, le 20 mars, Naïs fait un nouveau malaise chez elle. « Elle avait un anévrisme qui était en train de rompre et son anévrisme a finalement rompu », nous explique son avocate, « C’était gravissime ». Elle est victime d’une hémorragie méningée. En état de mort clinique, elle est de nouveau transportée à l’hôpital d’Albi puis transférée en urgence à l’hôpital Purpan à Toulouse. 

Compte tenu de la gravité de son état, l’opportunité d’intervenir se pose pour l’équipe médicale. Mais vu son âge, les médecins décident tout de même de l’opérer pour essayer de la sauver. Après un mois en soins intensifs et une année de rééducation, Naïs est sauvée, mais les séquelles sont énormes.

« Je suis hémiplégique, j’ai perdu l’usage du bras gauche, je ne marche quasiment plus, je suis appareillée. Avant, j’étais indépendante, avec un compagnon. J’avais trouvé le métier qui me plaisait auprès des enfants. Ils ont gâché ma vie », explique-t-elle.  

Élocution saccadée, visage en partie paralysé, trouble de la mémoire, cette Albigeoise ne peut plus exercer sa profession et a besoin d’une aide au quotidien. Elle a donc décidé de porter plainte contre l’hôpital d’Albi pour une erreur de prise en charge. Une erreur de diagnostic qui a bouleversé sa vie.

Si un scanner avait été réalisé la première fois aux urgences d’Albi, les médecins auraient pu déceler les symptômes de l’hémorragie méningée. Ils auraient pu intervenir dès le 7 mars, la soigner, elle n’aurait eu aucune séquelle. C’est un expert judiciaire qui le dit. Or, Naïs ne redeviendra plus jamais comme avant. Après plusieurs années de combat, la procédure a montré qu’il y avait eu une vraie erreur de diagnostic.

Me Emeline Petitgirard, avocate de la victime

Fin février, le tribunal administratif a donc octroyé à Naïs près de 600 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi et une rente trimestrielle de 7000 euros jusqu’à la fin de sa vie. « Plus rien ne sera comme avant et même si c’est très difficile, je sais que je ne suis pas toute seule. Ma famille m’a sauvée. Mais je suis très en colère contre l’hôpital d’Albi, ma vie est gâchée. Il faut qu’ils payent », conclut Naïs. 

La famille de Naïs a aussi déposé une plainte au pénal en 2020. Un juge d’instruction d’Albi a décidé l’ouverture d’une information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui. 

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