ISÈRE : IL DÉCÈDE APRÈS UNE « ERREUR MÉDICALE GRAVE » EN TÉLÉCONSULTATION

La famille d’un homme mort en avril 2020 en Isère, sept jours après une téléconsultation qui n’aurait pas établi le bon diagnostic, a porté plainte lundi pour homicide involontaire, et souhaite lancer un débat sur la télémédecine.

L’avocat de la famille, Me Hervé Gerbi, dénonce une « erreur médicale grave » à la suite d’un « interrogatoire (à distance) incomplet » de la médecin vis-à-vis du patient, un homme de 40 ans atteint d’un cancer et d’une importante obésité.

Le 20 avril 2020, dans une France plongée en plein confinement à cause de la Covid-19, Jean-Christophe Allemand déclare via écran interposé « une soif abondante, une langue blanche et une fatigue depuis plusieurs jours« , a expliqué lundi l’avocat lors d’une conférence de presse, aux côtés de la mère et de la compagne de la victime.

Erreur de diagnostic ?

La médecin diagnostique un « champignon sur la langue, quelque chose d’assez banal« , mais les symptômes se poursuivent et le 27 avril, sa compagne le retrouve quasi inconscient chez lui.

Il décèdera le lendemain à l’hôpital de Grenoble « d’une banale décompensation diabétique« , ce qui se détecte « avec une simple prise de sang« , assure Me Gerbi.

Le jour même du décès, le père de Jean-Christophe – décédé depuis – écrit au président de la République pour signaler la mort de son fils « suite à un mauvais diagnostic » qu’il relie directement à la téléconsultation.

L’issue aurait-elle été différente avec une consultation en cabinet ? La famille en est convaincue. Les questions de la praticienne, qui n’était pas son médecin traitant, étaient « très centrées sur les symptômes de la Covid-19« , se souvient sa compagne, qui a assisté à la téléconsultation.

Me Gerbi regrette « un décès stupide » car les symptômes d’un diabète, qui n’avait pas été diagnostiqué auparavant, étaient selon lui facilement identifiables.

Il a donc déposé plainte lundi pour homicide involontaire contre X au nom de la famille, car la crise sanitaire « ne peut pas être un parapluie juridique pour une erreur médicale« .

La téléconsultation remise en questions

« Au-delà de ce décès se pose la question de l’usage de cette téléconsultation« , qui a été généralisé mais qui n’est « pas valable pour tous les patients« , poursuit-il.

La plainte « doit permettre aux médecins de se saisir de la question« , espère Me Gerbi, qui appelle le Conseil de l’ordre à lancer le débat sur la pertinence de cette pratique.

En 2020, 19 millions d’actes médicaux à distance ont été remboursés par la Sécurité sociale, contre à peine 320.000 sur les 18 mois précédents, au début du remboursement de cette pratique.

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