La loi « incroyablement extrême » de l’Idaho sur l’avortement devant la Cour suprême des Etats-Unis

Des militants du droit à l’avortement, devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 24 juin 2023. Des militants du droit à l’avortement, devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 24 juin 2023.

Dans la liste des Etats républicains où la remise en cause du droit fédéral à l’avortement a créé des situations dramatiques depuis 2022, l’Idaho occupe une place de choix. Sa politique en la matière amène la Cour suprême des Etats-Unis à se pencher, une nouvelle fois, mercredi 24 avril, sur l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

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Avant même la décision de la Cour de mettre fin à la protection constitutionnelle de l’IVG en juin 2022, les conservateurs de cet Etat du nord-ouest avaient fait adopter, en 2020, une loi interdisant tout avortement sauf dans le cas où la mort de la mère est une certitude absolue. Un texte « incroyablement extrême », estime la représentante Ilana Rubel, cheffe de file de la minorité démocrate à l’Assemblée de l’Etat. « Une interdiction totale dès la conception, sans provision pour non-viabilité. Si vous avez un fœtus qui n’a ni boîte crânienne, ni cerveau, ni système nerveux et aucune chance de survie, la loi de l’Idaho vous oblige à le porter pendant neuf mois, » exposait-elle le 17 avril lors d’une intervention au Center for American Progress, un think tank progressiste de Washington.

Selon l’élue démocrate, ses collègues républicains n’avaient pas anticipé que l’arrêt Roe vs Wade de 1973 serait « réellement » invalidé en 2022 – bien qu’ils y travaillent depuis des années – et que la législation sur l’avortement serait donc renvoyée aux Etats. Entrerait alors en vigueur un texte draconien largement dû aux surenchères auxquelles se livrent traditionnellement les candidats conservateurs à l’approche des primaires.

« Une position impossible »

Deux ans après la décision de la Cour suprême, les élus sont confrontés aux conséquences de leur intrusion législative dans le domaine médical. L’Idaho a perdu un quart de ses gynécologues et plus de la moitié des spécialistes des maternités à risque. Dans certaines parties de l’Etat, les femmes doivent parcourir 250 kilomètres pour consulter un gynécologue, non pas pour un avortement mais pour une visite de routine.

Les médecins risquent cinq ans de prison et la suspension de leur autorisation d’exercer s’ils pratiquent un avortement. Beaucoup préfèrent partir, comme Lauren Miller, une spécialiste de médecine materno-fœtale, qui a quitté Boise et présenté un mémorandum à la Cour suprême avec trois autres gynécologues. « Ils ne veulent pas se retrouver dans la situation d’avoir à choisir entre commettre une erreur médicale, en restant les bras croisés pendant qu’une femme perd son utérus, et la prison », explique Ilana Rubel.

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