Lucas, un jeune belge de 12 ans, est le premier enfant à se remettre d’un cancer incurable : « On aimerait tellement que ça serve, qu’il ne soit pas l’exception »
Son cas semblait désespéré mais le miracle s’est produit. Lucas, un jeune belge de 12 ans, est le premier enfant au monde à réchapper d’une tumeur jugée pourtant incurable. De quoi poser quelques questions à la science.
Par Thibault Linard
Publié le 01/10/2023 à 07:00
C’est une première qui suscite de l’espoir et laisse apparaître de nouvelles questions. Lucas, un jeune belge de 12 ans, vivant dans la périphérie de Bruxelles, est le premier enfant dans le monde, à la connaissance des médecins, à survivre à un cancer jugé jusqu’alors incurable, rapporte Le Parisien.
En vacances au camping alors qu’il n’a que 6 ans, le cauchemar débute. Lucas ressent alors une gêne dans le nez, une difficulté à uriner… Le résultat tombe : il est atteint d’un gliome infiltrant du tronc cérébral, une tumeur rare s’attaquant au cerveau (seulement plusieurs dizaines d’enfants dans le monde en sont victimes). L’espoir semble alors très mince : « Les médecins étaient clairs. Ils nous ont donné les statistiques, qui n’étaient pas bonnes, pas bonnes du tout… », déclare Cédric, le père de l’enfant.
Présents à ses côtés, ses parents, Cédric et Olesja, décident de se battre. Plutôt que de partir au Mexique ou aux États-Unis, où certains espèrent trouver la solution miracle, ils optent finalement pour l’hôpital Gustave-Roussy à Villejuif, en banlieue parisienne, où se déroule l’essai clinique Biomede. Huit autres patients du programme n’ont pas connu de rechute après leur diagnostic. L’espoir renaît un peu.
Arrêt du traitement
Le jeune belge de 12 ans se bat. 30 séances de radiothérapie sont nécessaires. Avec elles s’accompagnent de lourdes conséquences : un traitement important, des vomissements… Finalement, le corps du préadolescent élimine peu à peu la maladie. Durant cinq ans, les signaux sont positifs. Si bien qu’une question se pose : Lucas doit-il continuer de prendre tous les jours ses médicaments ?
« Je ne savais pas quand il fallait arrêter, ni comment, car il n’y avait pas de référence dans le monde », explique le docteur Jacques Grill, qui suit l’enfant. Il souhaite prescrire une dernière boîte à Lucas. Le jeune de Bruxelles lui répondit alors qu’il en avait déjà une d’avance. « C’était impossible, je délivrais pile le nombre de comprimés nécessaires entre deux consultations. J’ai compris qu’il ne le prenait déjà plus… », note le médecin auprès du Parisien.
Miracle
Le miracle semble donc s’être produit. Si parents et docteurs n’osent pas prononcer le mot de « guérison », Lucas n’a pas connu une seule rechute. L’arrêt du traitement n’a fait que confirmer sa rémission, qui ne s’explique pas par les médicaments : « On pense que Lucas a eu une forme particulière de la maladie. On doit comprendre quoi et pourquoi pour réussir à reproduire des médicalement chez d’autres patients ce qui s’est passé naturellement chez lui. Ça, ce serait formidable », déclare Jacques Grill.
Désormais, de nouvelles questions se posent et l’espoir renaît pour tous les patients atteints de cette tumeur grave. « Lucas nous prouve que, même lorsque la porte est toute petite, il faut mettre le pied dedans », note le docteur. Le père de l’enfant, Cédric, ajoute : « On aimerait tellement que ça serve, que Lucas ne soit pas l’exception ».
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