Une passion en or. En 2016, aux Jeux de Rio, Yannick Ifebe était sacré champion en épée par équipe avec Romain Noble et Robert Citerne. L’athlète d’aujourd’hui 31 ans ne compte pas s’arrêter là. Il veut terminer sa carrière en beauté en participant aux Jeux paralympiques de Paris, en 2024 (28 août au 8 septembre). Et en raflant la première place dans sa discipline. Actu Paris a pu le rencontrer avant l’un de ses entraînements au cercle sportif de l’institution nationale des Invalides (CSINI), dans le 7e arrondissement de Paris. Le champion est revenu sur sa carrière.
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Manier l’épée comme dans « Zorro »
À l’âge de 3 mois, Yannick Ifebe est victime d’une erreur médicale irréversible. Alors qu’il est opéré d’une hernie, l’anesthésiste se trompe de médicament. Le bébé devient paraplégique. À la suite de cet accident, il est pris en charge dans un centre spécialisé. Là-bas, l’enfant découvre l’escrime. Une révélation. Manier une épée permet à Yannick Ifebe de s’immerger dans le film Zorro ou encore dans la saga « Star Wars ».
Depuis l’âge de 6 ans, il pratique quotidiennement l’escrime : « C’est un sport plutôt complet mélangeant à la fois la vitesse, la rapidité, mais aussi la réflexion », explique-t-il.
Un besoin de se défouler
Son amour pour la discipline ne diminue pas avec les années. Yannick Ifebe a besoin de se défouler. En parallèle de ses études de droit, il poursuit les entraînements. Un peu trop au goût de ses parents, qui lui demandent de rester assidu dans ses études, s’il veut poursuivre sa carrière sportive.
« Dans l’idéal, je voulais faire du sport. Le reste, on verrait plus tard. »
Yannick Ifebe décide de participer à quelques compétitions. Car s’entraîner sans en faire le laisserait avec « un goût d’inachevé ». Il enchaîne les apparitions à l’échelle nationale, puis européenne. Sa carrière débute vraiment en 2014. Il intègre l’équipe de France d’escrime fauteuil lors des Championnats d’Europe de Strasbourg. Des scores suffisants pour qu’il se fasse repérer.
À cette époque, l’athlète est confronté à un choix loin d’être évident : partir à Hong Kong pour poursuivre son master ou participer aux Jeux paralympiques de Rio. La deuxième option l’emporte.
Ces premiers Jeux paralympiques représentent « le saint graal », « une expérience inoubliable ». « Allez aux JO, c’est vraiment l’apothéose d’une carrière », affirme-t-il.
Terminer sa carrière « à la maison »
Yannick Ifebe n’est pourtant pas assuré de participer à ceux de 2024. Il est toujours en phase de qualification. Ses scores seront primordiaux pour savoir s’il concourra. Il n’aura la réponse que dans quelques mois.
Alors, l’athlète, qui travaille depuis septembre 2022 au ministère des Affaires étrangères, s’entraîne quotidiennement, malgré cette blessure au dos qui l’a obligé à interrompre ses entraînements pendant plusieurs semaines.
Son objectif : la première place. Pour lui, ce seraient ses derniers Jeux paralympiques. Une fin d’autant plus mémorable qu’il terminerait sa carrière « à la maison ».
Mettre en lumière les problèmes d’accessibilité dans les transports
Yannick Ifebe remarque que les Jeux paralympiques commencent à être de plus en plus médiatisés. Il espère que l’événement organisé à Paris permettra de mettre en avant les problèmes d’accessibilité aux personnes en situation de handicap.
« Il y a pas mal de souci dans les transports en commun. Dans le métro, il n’y a que la ligne 14 qui soit adaptée. Les autres ne le sont pas du tout, et ça allonge mon temps de parcours. J’espère que, avec ces JO, cela permettra de rendre plus simples les trajets. Les miens et ceux des autres personnes handicapées. »
En attendant, Yannick Ifebe s’entraîne sans relâche et confie dans un sourire que, pour décrocher l’or, il faudra qu’il se montre plus rigoureux dans sa préparation pour se laisser moins distraire…
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