La version présentée lundi matin par l’accusé n’a pas convaincu Me Fabrice Guttadauria et Me Laura Danneau, avocats de la partie civile, les parents de l’époux de l’accusée. Me Guttadauria a demandé à l’accusée d’être précise sur les gestes portés à son enfant, les 16 et 18 juillet 2019, qui ont provoqué une cyanose chez l’enfant âgé de neuf mois. “J’ai sûrement fait quelque chose, mais je ne sais plus”, a répondu, à plusieurs reprises, l’accusée. Elle ajoute qu’elle n’a pas senti sa force.
Bébé éveillé, mais apathique
Le 16 juillet 2019, les urgentistes se sont rendus au domicile des parents d’Enzo à Wihéries (Dour). Ce n’est pas l’accusée qui les a appelés, mais son époux revenu en urgence chez lui. Ils ont été appelés pour un enfant “inconscient, qui ne respire plus”. Une urgentiste se souvient avoir vu la grand-mère en train de masser son petit-fils dans le salon. “L’enfant était éveillé, mais apathique. Ses paramètres étaient corrects, sauf la glycémie”. Selon ces experts de la santé, un massage cardiaque de trente minutes évoqué par la grand-mère, est impossible compte tenu de l’éveil de l’enfant.
Le comportement de Madissone Massy a interpellé les urgentistes. “Le papa était énervé, la grand-mère était à côté du petit, la maman était assez éloignée”. Une autre urgentiste ajoute que l’accusée n’a pas suivi son fils dans l’ambulance, ce qui l’a fortement choquée. C’est la grand-mère qui est montée dans le véhicule de secours.
En interrogeant la grand-mère sur d’éventuels antécédents, les urgentistes ont appris que la maman ne se servait pas du monitoring acheté par la grand-mère. Ils n’ont pas été informés d’éventuels problèmes de santé, alors que l’enfant avait été trimballé d’un hôpital à un autre, à onze reprises entre le 8 février et le 16 juillet 2019.
Cinq appels aux infirmières, en cinq minutes
Le 18 juillet 2019, l’enfant se trouve depuis deux jours à l’hôpital d’Hornu. L’accusée appelle les infirmières à quatre reprises, entre 12h30 et 12h35, signalant une erreur. À la cinquième reprise, elle leur dit avoir besoin d’aide, sans être vraiment en état d’alerte, comme deux jours auparavant, lors de l’intervention du SMUR chez elle.
“Elle n’a jamais paniqué, alors que son enfant était mal”, remarque un policier fédéral. L’enfant est envoyé à l’hôpital de Jolimont (et non au Tivoli), spécialisé en urgence pédiatrique où il décédera deux jours plus tard. Des photos démontrent, selon les policiers, que la maman ne jette pas un regard envers son fils, emmené d’urgence d‘un hôpital à l’autre.
Un médecin pédiatre de Jolimont se souvient avoir eu des doutes au sujet d’une mort naturelle, même si son unité de soins a connu des histoires similaires. Il a constaté une acidose métabolique et lactique sévère, signe d’une grande souffrance par manque d’oxygène.
Le médecin se souvient, lui aussi, que la maman du petit garçon avait une attitude inadéquate compte tenu de la gravité des faits. Il a évoqué des sourires sur le visage de la maman. Enfin, le médecin a évoqué un contexte psychiatrique autour de ce drame. “On a pensé au syndrome de Münchhausen par procuration”, déclare le médecin. Toutefois, il laisse d’autres experts se pencher sur le sujet.
Le mot étouffement
Très vite, le mot “étouffement” est arrivé aux oreilles des enquêteurs et du juge d’instruction chargés de mener l’enquête. Dès le 25 juillet, soit trois jours après la mort, ce mot était évoqué par un témoin, l’accusée s’étant inquiétée de savoir si un étouffement se voyait à l’autopsie.
“Votre geste sur la poitrine de l’enfant est donc la cause du décès du petit ? ” demande le président, qui insiste. “Oui”, répond l’accusée, en pleurs, après hésitation.
De plus, dans plusieurs SMS, elle écrit qu’elle peut vivre sans son fils, mais pas sans son mari, et qu’elle n’a pas voulu Enzo, contrairement à ce qu’elle a déclaré ce matin. Le président l’interpelle. Elle répond : “Enzo était voulu, je suis tombé rapidement enceinte après avoir arrêté la pilule. Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit cela”.
Mots-clés sur Google
Le chef d’enquête confirme que l’accusée a déclaré, lors de son transfert à la prison, qu’elle avait placé la couverture sur la bouche et le nez de son fils, “et qu’elle ne voyait plus ses narines”. Le commissaire s’en souvient très bien, mais pas l’accusée. L’analyse de son téléphone confirme qu’elle a fait des recherches sur Google, quelques jours avant le 16 juillet, avec comme mots-clés “étouffer un bébé de huit mois” et “mourir étouffé”.
La cause de la mort est l’asphyxie, selon les légistes, et Enzo serait resté sans respirer durant six minutes, alors qu’il se trouvait avec sa maman dans une chambre d’hôpital.
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